Initialement pour asseoir ses revendications territoriales sur la Terre Adélie, la France lance en 1947 les Expéditions Polaires Françaises afin d’établir une station permanente sur place. La première station de Port-Martin fut ainsi établie en 49/50. Elle sera rapidement détruite par un incendie, environ 2 ans plus tard. L’île des Pétrels devient dès lors le site principal de la présence française dans l’archipel de Pointe Géologie et abrite la station Dumont D’Urville depuis.
Très vite, l’histoire moderne de l’Antarctique devient conditionnée par le Traité de l’Antarctique signé en 1959. Celui-ci met en sommeil les revendications territoriales des états, sans toutefois les contester. En interdisant les activités militaires, le texte fait de l’Antarctique une terre de Sciences et de Paix et donne un cadre aux activités scientifiques internationales. En ratifiant ce traité avec 11 autres nations, la France participe à la préservation de ces terres sauvages. La station Dumont D’Urville est dès lors occupée de façon permanente et devient le centre des activités scientifiques polaires françaises dans des domaines variés comme la géophysique, la biologie marine, l’ornithologie, et bien sûr…. La météorologie !
A la faveur de l’été austral, le brise-glace ravitailleur de la Terre Adélie effectue des rotations entre Hobart en Tasmanie et Dumont d’Urville. Ce faisant, l’Astrolabe transporte les personnes, vivres et matériaux nécessaires au bon fonctionnement de la station. L’Institut Polaire Français gère ainsi les opérations logistiques et scientifiques, rendant ainsi possible la réalisation de nombreux projets scientifiques.
En été, la population Adélienne approche de la centaine sur certaines périodes. Mais à la fin février, l’Astrolabe effectue sa dernière rotation. La période d’hivernage débute alors pour la vingtaine d’hivernants qui vont rester ensemble, isolés du reste du monde pendant les 9 mois suivants.
Dumont d’Urville (ou DDU, pour les plus pressés) n’est pas la seule station polaire opérée par l’administration française en Antarctique. Plus haut sur le continent, à plus de 3200m d’altitude, la station franco-italienne de Concordia héberge aussi des scientifiques en continu depuis 2005. Du fait de sa position exceptionnelle près du sommet du dôme glaciaire « C », elle a en particulier permis l’établissement d’un site de forage de la calotte polaire. En extrayant des carottes de glace de plus en plus profondes, les glaciologues remontent le temps à la recherche de la composition chimique de l’atmosphère des 800 000 dernières années.
Concordia est ravitaillée depuis la côte Antarctique par trois raids terrestres organisés pendant la campagne d’été, de Décembre à Mars, quand les conditions météorologiques le permettent. Sur le trajet de 1100km, ce sont au minimum 2 dameuses et 8 tracteurs en file indienne qui acheminent l’équipement depuis la base annexe de Cap Prud’Homme.
J’aurais bien évidemment l’occasion de redévelopper ces aspects plus en détail au cours de l’année à venir…