Dans l’Antiquité déjà, les savants Grecs théorisaient l’existence d’un mystérieux continent situé loin au Sud du monde connu. Censée contrebalancer les masses continentales de l’hémisphère Nord, la Terra Australis est restée une légende jusqu’au XIXe siècle. Auparavant, les quelques navigateurs et autres baleiniers qui ont osé s’aventurer dans les eaux australes ont bien rapporté la présence d’une mer remplie de glace et d’une zone d’hiver permanent, mais sans apercevoir la fameuse terre promise par les anciens…
Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec fit une première découverte majeure au sein de ce que l’on appellera plus tard la zone Sub-Antarctique. L’officier de marine partit de France en 1771 avec pour mission d’aller explorer les eaux au Sud des îles Mascareignes. Parvenu au niveau du 50ème parallèle, il y trouva un archipel d’îles battues par les vents et la houle, qu’il nommera d’abord « France Australe ». Trois ans plus tard, le capitaine britannique James Cook finit par retrouver ces îles de la désolation lors de ses pérégrinations australes, lui aussi à la recherche de la Terra Australis. Il baptisera définitivement l’archipel du nom de celui qui, le premier, l’a placé sur les cartes marines : Kerguelen.
Dans les années 1820, les hommes se rapprochèrent enfin de l’El-Dorado austral. Le capitaine britannique William Smith établit la présence de nombreuses terres au Sud du 62ème parallèle au cours de l’année 1819. Puis des officiers Russes, Américains et Britanniques se lancèrent dans la reconnaissance de ce nouveau continent, cartographiant tour à tour la péninsule Antarctique, la mer de Wedell, la mer de Ross…
Et la Terre Adélie ? Ce fût Jules Dumont D’Urville qui la découvrit lors d’une expédition de circumnavigation commencée en 1837. A bord de l’Astrolabe, le capitaine et ses hommes partirent de la rade de Toulon pour 3 ans d’aventure dans les mers australes. Après une première poussée vers le grand Sud et quelques péripéties au large de la terre de feu, les français remontent vers des latitudes plus hospitalières pour y faire relâche. Lors d’une escale à Bornéo cependant, une partie de l’équipage tombe malade. Au début du mois de Décembre 1839, l’Astrolabe est ainsi contraint de faire étape à Hobart pour y faire soigner ses matelots souffrants. Sur les quais du port Tasmanien, Dumont d’Urville apprit que deux officiers de la Royal Navy, les capitaines Cook et Crozier, venaient de repartir pour explorer l’Océan Austral. Bien décidé à ne pas céder les honneurs des potentielles découvertes aux seuls anglais, l’Astrolabe met cap au Sud sans attendre.
A partir de la mi-Janvier 1840, les français naviguèrent dans des eaux qu’aucun autre navire n’avait encore jamais traversé. Ils y croisèrent leurs premiers icebergs géants… Puis, le 20 Janvier 1840 aux alentours de 22h50, la vigie donna l’alerte : terre en vue ! Le surlendemain, après un court trajet en chaloupe, le commandant Dumont D’Urville prit pied en Antarctique pour y planter le drapeau français sur le Rocher du Débarquement. Il baptisera la région en hommage à son épouse Adèle. Dix jours plus tard et après avoir reconnu 150 milles nautiques de côte, l’officier et ses hommes se résignèrent à rejoindre les latitudes tempérées pour échapper au labyrinthe de glaces qui commençaient à se refermer sur eux.
Le siècle suivant fût celui de la course au pôle. Le duel que se livrèrent les expéditions Amundsen et Terra Nova constitue aujourd’hui l’une des épopées les plus légendaires de l’histoire de l’exploration polaire. Elle vira à la tragédie pour Scott et son équipe. En effet, ce fut bel et bien les norvégiens qui atteignirent le pôle les premiers le 14 Décembre 1911. En misant sur les capacités de leurs chiens de traîneaux, ils devancèrent les britanniques de plusieurs semaines. Sur le chemin du retour, pris par le blizzard, Scott et ses compagnons périrent avant d’avoir pu revenir à leur camp de base.
Cet article commence déjà à devenir trop long mais de nombreuses autres expéditions légendaires se sont déroulées en Antarctique. Ma préférence personnelle va sans doute à l’expédition Endurance (1914-1917), lors de laquelle l’explorateur irlandais Ernest Shackleton et son équipage restèrent piégés dans les glaces pendant près d’un an. S’en suivit une série d’exploits qui débouchera finalement sur le sauvetage de l’équipage entier ! Après 22 mois loin de toute terre habitée, aucune victime ne sera à déplorer.
Cet article est un bref résumé de la page Wikipedia « Histoire de l’Antarctique », disponible ici.